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Le Wadi Faaro débute sa course dans les hauts plateaux granitiques au S-E de l'Haggir, pour arpenter l'île jusqu'à la plaine de Nogood, près du village de Mahferin.

C'est un des plus important de Socotra.

Wadi Faaro (6)
 

Comme on peut le voir au dessus, il y a une route d'acces non asphaltée (à gauche) et un affluant du wadi (à droite). La route donne accès au wadi Faaro depuis la plaine nord de l'île, notamment depuis Hadiboh.

Comme dans toutes les régions désertiques, quand les wadis sont à sec ils deviennent alors des routes. Rassurez-vous donc si dès que le wadi s'élargit suffisamment pour avoir acces au lit pierreux de l'oued en 4X4, la route disparaitra.

Nous somme ici, d'après le relief et la végétation, à une altitude raisonnable (environ 600m).


Wadi Faaro (32)

 
Les wadis (oueds en français) sont des rivières temporaires que l'on trouve en milieu désertique. 


A Socotra, la saison des pluies durent 6 mois, de septembre à février. Ceci dit, ca ne signifie pas qu'il va pleuvoir régulièrement et que les wadis vont se remplir. Au contraire, Socotra est une île semi-désertique. Malgré ses deux moussons (mousson des "vents" de juin à septembre et la fin de la mousson asiatique, la saison des pluies de septembre à férvier), l'eau est y une ressource rare et les Socotris déploient une énergie et une imagination considérables pour ne pas manquer d'eau en construisant des grands puits et réservoirs. 


Sur la photo au-dessus on voit qu'il y a de l'eau, c'est tout simplement parce qu'il y a plusieurs piscines. Ces piscines que l'on retrouve dans tous les wadis, peuvent être plus ou moins profondes. On y trouve une variété de poissons qui m'a impressionnée (anguille de 1,50 mètre notamment). 

En saison des pluies, le débit peut cependant augmenter brusquement, les piscines peuvent se remplir très rapidement. Le wadi devient torrentiel. Ca peut être dangeureux. 

Reste que si l'eau est claire, et sans anguille, la baignage/douche à l'abris des regards s'impose. Ce genre d'endroit est souvent l'air de jeux des enfants, on ne peut que les envier.

 



Wadi Faaro (16)

La photo ci-dessus est intéressante puisque l'on distingue plusieurs éléments :


- au premier plan on voit le lit du wadi, il est tellement large que je n'ai pas réussit à le prendre en entier dans une photo. Au fond du lit on distingue un peu d'eau stagnante. C'est important, selon si l'eau est nouvelle ou croupissante, les Socotris en choisiront l'usage.


- sur les bords du wadi, les palmiers dattiers nous rappellent que la culture de la datte est capitale à Socotra. Je vous expliquerai pourquoi sur une photo de palmeraie. Il suffira de se balader au milieu de ces palmiers pour compter le nombre d'arbres qui a été emportés par l'eau récemment, et avoir une idée de l'importance des dernières crues.

- au 3 ème plan, vous voyez les roches granitiques qui surplombent le wadi. On y distingue de la végétation, faites attention, vous verrez.


- pour finir, la tête dans les nuages, on aperçoit au loin les aiguilles calcaires de l'Haggir.




Wadi Faaro (17)


Cette photo est, contrairement à celle d'au dessus, la vue Sud du wadi. 

Dans la profondeur de la photo, on pense voir la largeur du wadi. En réalité le petit bloc granitique rouge que l'on voit à gauche s'avance effrontément dans le wadi, et celui-ci reprend toute sa place dès l'obstacle passé. Sur la droite par contre, c'est un village, oui oui, qui est sur les bords du wadi. On voit surtout que ce sont les jardins qui sont presque dans le wadi. Il s'agit apparemment de palmiers, mais il peut aussi avoir du maraîchage et d'autres arbres fruitiers.

Encore une fois cela prouve que le plus grand wadi de Socotra n'a pas eu de grandes crues depuis un certain temps. Au moment où la photo est prise, mi-décembre 2009, nous attendons la suite des deux pluies de septembre et cela fait déjà 2 ans que les précipitations ont été très faibles.



Wadi Faaro (18)


De plus, l'avantage des wadis, c'est que l'on voit très nettement la marque du niveau de l'eau... (même si c'est pas la meilleure photo qui peut le montrer).

Vous imaginez si le wadi se remplit en entier ? Que deviendraient les palmeraies, jardins et villages des berges ?


Avec le dérèglement climatique il est tout à fait envisable que le wadi sorte de son lit lors d'une grande crue, laissant derrière lui des ensembles d'habitats à reconstruir.

Les Socotris sont habitués aux fluctuations du niveau de l'eau des wadis et savent contruire des maisons en quelques mois. Mais ce qui est inquiétant c'est de savoir si la frèquence de ces fluctuations peut varier plus rapidement.

D'après les questions que j'ai posé, les Socotris ont validé l'hypothèse de devoir reconstruire une partie des villages des berges plus régulièrement qu'avant, et certains concoivent déja les wadis comme une menace et une source d'instabilité pourtant vitale. 



Tag(s) : #Lieux à visiter
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